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Histoire du vin Minervois

Avant d’être une région viticole réputée pour ses vins caractéristiques, le Minervois est d’abord une région historique et géographique qui tire son nom de l’ancienne cité de Minerve (Menèrba), d'origine romaine.

L’origine du mot « Minervois » est attesté dès 843 sous la forme latinisée (Pagus Minerbensis → Pays Minervois)


L’histoire du Minervois est très corrélée à celle de l’apparition de la culture de la vigne dans le Languedoc-Roussillon. Dès l’antiquité dans la région d’Agde les colons Grecs et Etrusques y plantent leurs premières vignes six siècles avant JC. Ils découvrent plus tard que le terroir calcaire, et les sols de schiste que l’on trouve sur les contreforts de la montagne Noire et en piémont ainsi que les conditions climatiques sont particulièrement propices à la culture de la vigne.


En 118 avant J.C, la région du Languedoc, connu à l’époque sous le nom de « La Narbonnaise » voit la culture de la vigne perpétuée par les Romains. En 70 avant Jésus-Christ, PLINE le JEUNE, VARRON et CICERON attestent dans leurs écrits de la présence d’un vignoble prestigieux sur les coteaux… La région, traversée par la voie romaine qui relie Toulouse à Lodève, au nord de la «Via Domitia» est une route des vins propice aux échanges. Pour écouler les vins, ils mettent en place et développent un circuit commercial dont l’organisation reste encore aujourd’hui un exemple d’efficacité. Les vins du Languedoc s’exportent ainsi avec succès dans tout l’empire, vers la Grèce, les Côtes Turques, l’Égypte… Et bientôt la Narbonnaise devient l’un des principaux fournisseurs en vin de Rome. De nombreuses amphores, fabriquées à Béziers à l’époque romaine, ont été retrouvées en Italie et témoignent de cette époque glorieuse.


L’Empereur Domitien, par protectionnisme, met un frein en l’an 92 à l’essor de la culture viticole languedocienne en interdisant toute nouvelle plantation de vignes et surtout impose l’arrachage de la moitié des vignes dans les provinces. La Narbonnaise voit ainsi disparaître une partie de son vignoble. En 280, PROBUS abolit cette loi, favorisant ainsi à nouveau les exportations vers les provinces de l’Ouest, du Nord et de la Germanie.


Puis, l’histoire viticole de la région se confond avec celle du Languedoc, avec les grandes invasions du IIIᵉ au VIᵉ siècle, auxquelles vont succéder les conquêtes sarrasines qui freinent l’expansion du vignoble dans les siècles suivants.


Cependant, quelques siècles plus tard l’Église s’intéresse à la vigne qui est devenue une source de richesse et de pouvoir. Elle parvient ainsi à maintenir cette culture et dès le VIIIᵉ siècle, se bâtissent des abbayes et monastères avec leur vignoble. Ce sont de véritables pôles de développement, des centres culturels où la science de la vigne fait partie intégrante du patrimoine enseigné et où le vin représente une monnaie d’échange essentielle. Les moines améliorent sensiblement la viticulture et la production.


C’est ainsi que la culture de la vigne progresse également dans le Minervois sous l’impulsion des abbayes comme celles de Caunes.


À partir de 1432, Jacques Cœur (marchand français), redynamise le commerce de la région sur le monde méditerranéen. Les vins rouges, les muscats, les eaux-de-vie, les draps, les étoffes prendront la direction d’Alexandrie pour être échangés contre les épices, aromates et or.


En 1680, le Canal du Midi est inauguré et devient dès lors un acteur majeur entre les vignobles méditerranéens et l’Atlantique.


En 1729, le Languedoc est témoin d’un bel exemple d’organisation régionale de la production de vins en France. Ses différentes provinces font soumettre à la signature royale un arrêt qui organise la production et le commerce des vins et eaux-de-vie du Languedoc en fixant les modes de fabrication, les contenances des fûts et le contrôle de la production.


Jusqu’au milieu du XIXᵉ siècle, la forte notoriété et image du vignoble languedocien se perpétuent. La révolution industrielle avec la création du chemin de fer contribuera au développement de la culture viticole. Les plantations vont se multiplier en plaine pour une production quasi-industrielle d’un vin bon marché et énergétique fournissant toutes les villes industrielles du nord de la France.


Mais cette prospérité est soumise à plusieurs crises consécutives : l’oïdium d’abord, puis le phylloxéra qui atteint à la fin du XIXᵉ siècle le vignoble du Languedoc. Puis la surproduction avec en point d’orgue, la crise viticole de 1907 pousse le Midi de la France à la révolte, mais aussi à son organisation notamment par le développement du système des coopératives qui vient redynamiser et redévelopper la viticulture locale.


En 1922 un Syndicat de défense des viticulteurs sera créé dans la région du Minervois et dès le milieu du XXe siècle, les vignerons optent pour des vins de qualité au détriment de la quantité, aboutissant en 1951 à la reconnaissance du Minervois comme "appellation d'origine vins délimités de qualité supérieure".


Le Minervois obtiendra le label Vin AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) en 1985 aboutissant ainsi à la création du cahier des charges déposé à l’INAO, qui régit désormais la culture et la production des vins d’Appellation d’origine contrôlée Minervois.


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